Auguste. Buste de marbre. I. N. 1443. Acheté en 1896 au commerçant greco-égyptien Alexander Dingli par l’entremise de Valdemar Schmidt. D’après les renseignements fournis par le vendeur, ce buste a été trouvé dans un amphithéâtre à Fayûm avec les portraits de Livie et de Tibère (Nos 34 et 45), achetés en même temps ; dans une lettre du 7 novembre 1895, il communique ce qui suit concernant la trouvaille : « A côté des niches où étaient les trois bustes, on a trouvé une statuette en marbre de la Victoire qui tenait dans sa main droite une statuette en bronze représentant le suicide de Cléopâtre. L’aspic qu’elle tient dans sa main, je la possède à part. Malheureusement la statuette de la Victoire était en petits morceaux et a été dispersée. » D’autre part, il est raconté dans une lettre du 15 mars 1896 que l’on a trouvé au même endroit une dizaine de « tesserae » en os qui sont entrés plus tard dans la possession de Froehner.

H. 0,55. Marbre blanc. Le bout du nez est réparé au plâtre. Sur le nez, la joue gauche et le menton, la surface porte des traces d’érosion alors que dans l’ensemble le portrait est exceptionnellement bien conservé. La théorie lancée par W. H. Gross (voir ci-après) suivant laquelle ce buste aurait été exécuté dans un tambour de colonne ne paraît pas évidente.

p.64 C’est un des plus beaux et un des plus importants portraits d’Auguste. Il appartient au type du portrait de l’Empereur que l’on rencontre le plus fréquemment, celui qui est généralement désigné d’après la statue de la villa de Livie près de Prima-Porta qui est maintenant au Vatican (A.-Br. 701-703). L’image reproduite sur le plastron de la cuirasse de l’Empereur se réfère à sa victoire diplomatique sur les Parthes en l’an 20 av. J.-C. et ce qui est surprenant, c’est qu’on ait pu douter que cette conception idéalisée d’Auguste dans l’esprit de l’art grec classique ait été lancée à cette époque (voir ci-dessus p. 24). Dans le buste de Fayûm, les traits sont plus individuellement caractérisés que dans la statue romaine, sans qu’il soit cependant possible d’en tirer une conclusion dans le sens d’une datation précise. Comme pour les deux autres portraits provenant de cette trouvaille, il s’agit apparemment d’un ouvrage importé qui n’a rien de commun avec la tradition locale en Egypte. Voir d’ailleurs sous le No. 45 (Tibère).