N° Inv. A 842. Origine inconnue; entré en 1919 en prov. du Palais d’Hiver. Marbre grisâtre à gros grain. H. tot. 31; H. de la tête 19,5. Non restauré. Surface nettoyée; sur la joue gauche, une fente; sur la lèvre, une encoche. La partie inférieure du buste a été tronquée (?).

De tels portraits en buste surmontaient généralement des hermès de pierre¹ et étaient destinés à être placés dans des caveaux familiaux. L’exceptionnel état de conservation p.137 de ce monument remarquable permet également de supposer qu’il fut trouvé dans l’un de ces sépulcres².

De toute la grande collection de l’Ermitage, c’est dans ce portrait que se manifeste de la façon la plus éclatante le «vérisme» propre à l’art de la République. Ce portrait est d’une extrême sobriété. Le rendu des paupières étroites, des lèvres serrées ainsi que des rides sur le cou, est net et sec; la dissymétrie du visage est très marquée. L’image du personnage est intéressante et typique de l’Italie de l’époque; c’est celle d’un Romain «vieux genre», lucide, pratique, privé de raffinement, pouvant répondre à l’idéal de Caton l’Ancien. Waldhauer qualifia judicieusement le portrait en le dénommant «portrait d’un agrarien romain».

Une certaine lourdeur des formes massives de ce portrait, de même que la sécheresse de son modelé, impropres aux artistes de la capitale, font douter qu’il ait été exécuté à Rome³.

¹ Comparer: V. Poulsen, Portraits romains, № 82, pl. CXLVI—CXLVII: «L. Annius Rufus, Hermès avec buste de marbre».

² Comparer le tombeau des Liciniens à Rome: V. Poulsen, Portraits romains, p. 101—119 ou le temple funéraire à Nemi près de Rome: Fr. Poulsen, Nemi Studies, Acta Arch., XII, 1941, p. 1—30.

³ Analogies stylistiques: Fr. Poulsen, Probleme der Datierung frührömischer Porträts, Acta Arch., XIII, 1942, S. 191, Abb. 15; V. Poulsen, Portraits romains, № 91, p. 122, pl. CLXV: «Trouvé à Corneto (Tarquinia) en Etrurie… de l’époque ancienne de l’Empire».