Roman
Marble.
30—50 CE.
Height 45 cm.
Inv. No. 749.Copenhagen, New Carlsberg GlyptotekPhoto by Sergey Sosnovskiy

Roman.

Marble.
30—50 CE.
Height 45 cm.
Inv. No. 749.

Copenhagen, New Carlsberg Glyptotek
(København, Ny Carlsberg Glyptotek).

Origin:
Found in the Licinian Tomb in Rome.
Description:

Italiano TOMBEAU DES LICINIENS

p.101 En 1884-85, au cours de travaux de construction à proximité de la Via Salaria, sur le terrain de l’ancienne Villa Bonaparte, on trouva à Rome trois pièces souterraines d’où l’on retira un certain nombre d’autels funéraires provenant principalement du 1er s. apr. J.-C., érigés à la mémoire de certains membres des familles très prochement apparentées Calpurnius Piso et Licinius Crassus, ainsi que des sarcophages romains de l’époque des empereurs antonins et sévèriens95. Le premier groupe de la trouvaille ainsi que deux sarcophages sont devenus la propriété du Musée National Romain, tandis que sept sarcophages appartiennent au Walters Art Gallery à Baltimore96. Il ressort par ailleurs de lettres adressées par Helbig à Carl Jacobsen, qu’un groupe d’éminents portraits romains, quinze en tout, proviennent de la même trouvaille. Carl Jacobsen racheta pour la Glyptothèque, en 1887, ces quinze portraits au Comte Tyszkewicz à Paris et encore un, en 1891, qui avait été découvert plus tard. Enfin, il obtint chez Martinetti à Rome, en 1892, un sarcophage d’enfant avec la même indication de provenance97. p.102 Frederik Poulsen communiqua en 1932 un aperçu sur les portraits en question et les comptes rendus de la trouvaille conservés dans les archives de la Glyptothèque98, mais le rapport avec les sarcophages ne fut connu que plus tard99.

Alors qu’il n’y a aucune raison de douter que les lourds sarcophages de pierre ont été trouvés à leur place originale — et avec eux probablement les trois portraits contemporains qui sont à Copenhague100 — une certaine incertitude règne concernant les autels funéraires et les treize portraits qui, d’après leur style, doivent remonter à la période ancienne de l’Empire. Par suite des circonstances dans lesquelles la trouvaille en question a été faite, il ne sera guère possible d’élucider entièrement le problème. Alors qu’il est moins essentiel pour nous de savoir si nous avons à faire à des monuments qui, déjà dans l’antiquité, ont été transférés de leur place primitive, nous souhaitons au contraire vivement savoir si les deux groupes doivent réellement être rattachés, en d’autres termes si nous avons à faire à des portraits du tombeau de famille d’où proviennent les autels. Etant donné que Frederik Poulsen a exprimé un certain scepticisme sur ce point et que Bernhard Schweitzer dans son «Bildniskunst der römischen Republik» (1948) fait entièrement abstraction de la trouvaille — bien que cet auteur souligne spécialement l’importance des portraits de famille et mentionne aussi quelques-uns des bustes de Copenhague — nous tenons à relever ici que les circonstances extérieures indiquent déjà qu’il convient d’accepter les renseignements relativement détaillés fournis par les lettres de Helbig. Jusqu’au moment où l’improbabilité en aura éventuellement été établie, nous ne pouvons donc pas rejeter la possibilité qu’une chance exceptionnelle nous ait mis en possession d’une galerie de p.103 portraits d’un tombeau de famille romaine dont le nom est connu.

Une circonstance parle d’une manière décisive en faveur d’un rapport: la trouvaille du portrait de Pompée101. Les pièces principales parmi les monuments funéraires découverts sont représentées parles autels élevés à Marcus Licinius Crassus Frugi, qui était consul en l’an 27 apr. J.-C.102, et ses enfants, parmi lesquels le fils auquel le père à l’encontre de la coutume romaine donna le nom de Cnaius Pompeius Magnus à la mémoire des liens de parenté avec le célèbre triumvir. Il convient très bien à cette fierté particulière de famille d’imaginer le portrait du grand Pompée incorporé dans la galerie des portraits de la famille. On a objecté que les impératrices claudiennes dont les images ont été reconnues avec une quasi-certitude parmi les portraits trouvés103 n’ont rien à voir avec les Liciniens. Mais le jeune Pompée a été pendant une courte période le gendre de l’Empereur Claude, et bien que la faveur impériale ait coûté cher à la famille, la relation avec la Maison impériale peut expliquer la présence de Livie et d’Aggripine parmi les portraits d’une famille qui cultive si ostentatoirement la mémoire de sa relation avec Pompée. D’ailleurs, comme on le sait, la dernière épouse de Jules César était une Calpurnia.

Reste la question de savoir comment il convient de comprendre une telle galerie de portraits dans un tombeau. Comme le montre déjà la présence de la tête de Pompée, il n’est pas nécessaire que le personnage représenté soit enterré dans le tombeau. Si l’on reporte cette considération sur les portraits de famille en général, il convient de se rendre compte qu’il n’est pas certain que l’oeuvre d’art reproduise dans tous les cas les personnages dont il s’agit à l’âge qu’ils avaient au moment de leur mort. On peut parfaitement imaginer qu’un digne et riche père de famille p.104 ait été représenté à sa mort aux côtés de son épouse, entouré de ses enfants et de ses petits-enfants comme ils étaient au moment de la mort du vieux monsieur ou tel qu’ils apparaissent sur les images que l’on possédait d’eux. Enfin, il faut aussi se souvenir que nous ne savons pas ce qui manquait à la trouvaille; les bustes et les autels ne sont probablement qu’une partie d’un ensemble qui d’ailleurs, par la nature des choses, doit avoir été le résultat d’obsèques successives.

Des sculptures de portraits de l’époque ancienne de l’Empire ont dans trois autres cas été découvertes dans un contexte qui se rapporte aux familles licinienne et calpurnienne. En relation avec le célèbre groupe de portraits claudiens d’une basilique à Velleia qui se trouve maintenant au Musée de Parma, on a trouvé une inscription avec le nom de Lucius Calpurnius Piso pontifex104; c’est le Piso que Mommsen supposait être le père du susmentionné Crassus Frugi105, mais cette combinaison semble avoir été réfutée par des trouvailles récentes106. Néanmoins, les deux familles étaient étroitement liées et un des fils de Crassus Frugi portait le nom Lucius Calpurnius Piso Frugi Licinianus107. Aurigemma a cru reconnaître le portrait de Piso Pontifex dans une statue à toge de la basilique, qui ne représente apparemment pas un membre de la famille impériale108. L. Curtius à qui revient l’honneur d’avoir découvert un autre portrait en bronze du même homme, l’a appelé avec des arguments peu convaincants Lepidus109. Les portraits claudiens conservés de la basilique de Velleia n’ont pas été érigés en une fois; une dédicace est datée à l’époque du règne de Caligula110, d’autres statues sont venues plus tard. p.105 C’est le cas notamment du portrait de Claude qui, par son style, paraît appartenir à la partie tardive du règne de l’Empereur, et de celui du jeune prince qu’Aurigemma appelle Britannicus, mais qui est plutôt Néron, le fils adoptif de Claude111. Calpurnius Piso pontifex, nommé dans l’inscription, mourut à un âge très avancé sous le règne de Tibère. Le beau-frère de Jules César s’était trouvé dans le proche entourage de la Maison impériale. Les relations des Licinii et Calpurnii avec celle-ci devinrent encore plus étroites sous Licinius Crassus Frugi qui pendant les cinq premières années du règne de Claude était une sorte de sosie de l’Empereur. C’est peut-être plutôt le portrait de cet homme qui est conservé dans la statue à toge de Velleia.

Comparetti avait cru en son temps pouvoir identifier le constructeur et le propriétaire de la «Villa dei Papiri» à Herculanum, célèbre tant par ses manuscrits que par ses sculptures, au beau-père de Jules César, Lucius Calpurnius Piso Caesoninus, père du pontifex nommé dans l’inscription de Velleia. Cette théorie qui a été longtemps contestée et passée sous silence par suite de l’inimitié entre Comparetti et Mommsen, a été reprise avec de bons arguments par Herbert Bloch112. La trouvaille des sculptures de cette villa se compose, comme on le sait, principalement de portraits de Grecs célèbres et Comparetti n’a pas affermi son autorité en publiant l’excellent bronze d’un poète grec dénommé à une époque plus ancienne «Sénèque» comme le portrait du propriétaire de la maison. En revanche, il conviendrait peut-être de se demander si le portrait romain d’un vieux monsieur de l’époque d’Auguste trouvé dans la villa ne serait pas un membre de la famille qui la possédait113.

A Fano, on a trouvé il y a plus de soixante ans une inscription d’un certain M. Crassus, selon E. Brizio le consul de l’an 27114, p.106 et avec l’inscription un portrait qui ne représente certainement pas l’empereur Claude, mais bien un dignitaire de son temps115.

C’est là tout ce que l’on sait des portraits qui, en raison de circonstances extérieures peuvent être mis en relation avec les familles qui nous occupent. En ce qui concerne les portraits érigés en l’honneur de ces Romains philhelléniques en Grèce, nous n’avons malheureusement que les inscriptions.

95Not. Scavi 1884, p. 393; 1885, p. 42, 74.

96Altmann, Röm. Gravaltäre p. 36. Pauly-Wissowa XIII Col. 344. Lehmann-Hartleben and Erling Olsen, Dionysiac Sarcophagi in Baltimore, 1942.

97Cat. 785.

98Rev. Arch. 36, 1932, p. 54.

99Journal of the Walters Art Gallery 11, 1948, p. 9.

100Cat. 695, 705, 717.

101Notre catalogue No. 1.

102Pauly-Wissowa XIII, Col. 338 No. 73.

103Notre catalogue Nos 39 et 63.

104Pauly-Wissowa III, Col. 1396 No. 99.

105Voir aussi Pauly-Wissowa XIII, Col. 285 et 338.

106Voir Ronald Syme, dans J. R. S. 50, 1960, p. 13.

107Altmann, Grabaltäre No. 3.

108Aurigemma, Velleia p. 18, pl. 60. Comp. Röm. Mitt. 65, 1958, p. 82.

109Rom. Mitt. 47, 1932, p. 261.

110Rom. Mitt. 54, 1939, p. 190.

111Acta Arch. 22, 1951, p. 121 No. 2.

112Am. Journ. Arch. 44, 1940, p. 490.

113Comparetti-de Petra, La Villa Ercolanense dei Pisoni pl. 11, 4. Kluge und Lehmann-Hartleben, Die antiken Grossbronzen II p. 24, fig. 1.

114Not. Scavi 1899, p. 252.

115Not. Scavi 1899, p. 253 fig. 2.

V. Poulsen

67. Pl. CXIII—CXIV

Lucius Calpurnius Piso Pontifex (?). Buste de marbre. I. N. 749. Acheté en 1887 au Comte Tyszkiewicz par l’entremise de Helbig. Indiqué avoir été trouvé en 1885 dans le tombeau des Liciniens à Rome.

H. 0,45. Marbre blanc avec taches foncées sur le buste et dans les cheveux. Le bout du nez est réparé en marbre; le bord des oreilles est écorné. Le buste a probablement été placé dans un édicule de marbre, comme le laisse entendre Helbig dans une lettre à Cari Jacobsen (Rev. Arch. 36, 1932, p. 56).

Un autre portrait du même vieux Romain au Louvre (Rev. Arch. 36, 1932, p. 53. West I pl. 66, 287. Goldscheider, Roman Portraits 37) autrefois à la Villa Albani, a été considéré par suite d’une ressemblance superficielle avec les effigies monétaires comme un portrait de l’Empereur Galba, ce qui a donné lieu à la production des répétitions modernes du Musée Torlonia (Visconti pl. 36, 142) et à Petworth (Wyndham, Cat. Leconfield No. 75). L’existence tout au moins d’une reproduction antique montre toutefois que le personnage représenté avait une certaine importance. D’après son style, il est impossible que ce portrait représente le personnage principal mentionné par les inscriptions des autels funéraires conservés, ce Crassus Frugi consul en l’an 27 qui mourut vers l’an 46 apr. J.-C. Par contre, il pourrait parfaitement s’agir de son père. On le supposa pendant longtemps fils de Lucius Calpurnius Piso Pontifex qui mourut en l’an 32 apr. J.-Chr., âgé de 80 ans, après une vie qui p.107 l’avait mené aux plus hauts postes honorifiques et lui avait valu une estime universelle. Il était lié à Tibère par une chaude amitié, sans que l’alliance avec cet empereur impopulaire ait nui à sa mémoire. Pour des raisons stylistiques, il paraît exclu que ce portrait puisse représenter le père de Calpurnius Piso, Caesoninus qui mourut très peu de temps après son célèbre gendre Jules César. Des trouvailles récentes semblent avoir réfuté la théorie qui unissait si intimement «le pontife» au Consul de l’an 27 (voir Syme, dans J. R. S. 50, 1960, p. 12) et on envisage aussi de voir en notre portrait ce Marcus Licinius Crassus qui fut Consul en l’an 14 av. J.-C.; pourtant, celui-ci était certainement moins célèbre que le «pontifex» beaucoup plus connu (voir Tableaux généalogiques: Prosopographia Imperii Romani II, 2. ed., p. 54 et Pauly-Wissowa XIII, col. 273-274. Comp. Journ. Rom. Stud. 50, 1960, p. 16).

Une très grande ressemblance avec un portrait de Cervetri au Latran (Giuliano, Ritr. No. 30. Gnonom 32, 1960, p. 155) nous oblige à envisager si celui-ci ne représente pas le même homme, plus jeune et plus fort.

Dans tous les cas, le buste du tombeau des Liciniens est un véritable chef d’oeuvre, un des plus beaux et plus impressionnants portraits de physionomies de l’époque ancienne de l’Empire.

Cat. 655. Billedtavler LIII. Arndt-Bruckmann 8-9. Rev. Arch. 36, 1932, p. 52. Acta Arch. 17, 1946, p. 6. Journ. Walters Art Gall. 11, 1948, p. 11 No. 5. Schweitzer, Bildniskunst röm. Rep. p. 39. Gnomon 22, 1950, p. 325; 26, 1954, p. 367. Riv. Arch. e Storia dell’Arte 5-6, 1956-57, p. 126 fig. 9. Meddelelser N. C. G. 16, 1959, p. 12, 18.

V. Poulsen
Credits:
(сс) 2008. Photo: Sergey Sosnovskiy (CC BY-SA 4.0).
Text: museum inscription to the sculpture.
© 1973. Description (1): V. Poulsen. Les portraits romains. Vol. I. République et dynastie Julienne. Copenhague, Ny Carlsberg Glyptotek, 1973, pp. 101—106.
© 1973. Description (2): V. Poulsen. Les portraits romains. Vol. I. République et dynastie Julienne. Copenhague, Ny Carlsberg Glyptotek, 1973, pp. 106—107, cat. no. 67.
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